vendredi 18 septembre 2009

Carnet de route no.6: on the road from Nimbin to Noosa


Jours 71 à 75

Un coup de tête, cela commence donc comme ça. Après une dernière tuile (le français a bien emménagé, a payé son bond et son loyer… puis a changé d’avis au bout d’une demi-heure, a repris tout son argent, et est reparti…), on prend enfin le van ! La MaxiMary Mobile, le van qui fait détourner tous les regards, le zèbre des routes, bref notre moyen de locomotion.

Tout road trip se commence forcément par vérifier le matériel. Passage donc obligé à Nimbin, la ville hippie entièrement financée par le commerce d’herbe, afin de faire des provisions. Nimbin se trouve environ à deux heures de route de Brisbane, perdue au milieu de nulle part, dans le New South Wales. Les cars mutlicolores et les vans hippies nous signalent que l’on approche. Curieusement, Nimbin est principalement une rue très large, qui commence par une église et se termine par un poste de police. Entre les deux, tous les magasins affichent clairement la couleur : « happy high herbs », pour ne citer que celui-là. Pourtant, Nimbin n’est pas Amsterdam. La vente et la consommation de drogues ne sont pas autorisées en Australie. Cependant, il semble y avoir certaines zones grises, plus ou moins tolérées. En l’occurrence, on ne peut pas acheter de l’herbe dans les magasins, mais ces derniers vendent tout ce dont vous avez besoin autour (feuilles, pipes etc.). C’est dans la rue, en demandant aux passants, ou en faisant comme nous en demandant au tenant du café, que l’on trouve. Celui-ci sert vous sert donc le café un bédo à la main et l’addition est un peu plus salée que la normale.

Pendant que Max et Mika allaient acheter de l’herbe, nous sommes parties en quête de nourriture avec Mary. L’heure obligeant (16H30), presque tout était fermé. Nous avons seulement trouvé une sorte de pizzéria qui proposait des gâteaux dans son étalage. De la grande gastronomie. Allez, les estimations sont faites à : 3 jours. 3 jours que ces gâteaux trainaient sur l’étagère. Le fait que le cuistot attrape les gâteaux à mains nues, celles-ci étant pleines de cambouis, nous a fait regretter notre petit creux.

Après quelques minutes d’attente devant des enfants jouant dans le pré, apparemment essayant de chasser des oiseaux tueurs (mais tout le monde est stone ici ?), Max et Mika nous ont rejoint. Au revoir les policiers patrouillant inutilement, au revoir les vieux dreadus, au revoir les enfants accompagnant leurs grand parents hippies, au revoir les joueurs de tamtam défoncés ! En route pour Byron Bay, ou nous voulons passer la nuit. On trouve un backpack parfait à 25$ la nuit par personne, dans une chambre de huit vide, rien que pour nous quatre ! Un petit apéro sur notre terrasse privée et une petite balade sur la plage nous mettent en appétit. 19H30, direction le bar du backpack pour récupérer notre dîner gratuit. Comme nous avions encore faim, nous sommes sortis en ville où nous avons trouvé un Dominos Pizza. De la nourriture locale, quoi. Le digestion se fait à moitié sur notre terrasse, et à moitié.. par terre, assis en tailleur et en rond. L’occasion d’un jeu stupide dont je n’ai pas tellement de souvenirs, et d’une sérénade par Max défoncé avec la gratte à 100 000€.

Le lendemain matin, nous avons mangé un des meilleurs petits déjeuners du monde : celui qui se mange devant la plage de Byron Bay. La douceur du soleil le matin, la vue des vagues et des premiers amoureux de la mer… Puis, comme il ne faut pas non plus abuser, une petite séance de shopping était la bienvenue… c’est ça aussi l’avantage d’être avec une autre fille. Par contre, mon portemonnaie a un peu moins apprécié. Forcément, à entrer dans des boutiques telles que Roxy ou Billabong est vicieux. J’ai acheté une robe chez Volcom et un t-shirt de surf Roxy. Pause shopping effectuée, retour à la plage, pour un bain de soleil devant la mer azur.

Vers 16H, il est grand temps de se préparer pour… l’apéro. Oui, le soleil se couche entre 17H et 17H30. Avec Mary, on s’occupe d’acheter les gâteaux et les bonbons (oui bon… deux paquets de chips et 1 kilo de bonbons…) pendant que les garçons font un tour au Bottle Shop (en Australie, on ne peut pas acheter d’alcool dans les supermarchés, il faut se rendre dans des magasins spéciaux, les bottle shops). Et… c’est parti pour l’apéro devant le coucher de soleil au phare de Byron Bay (marquant plus ou moins le point le plus à l’est d’Australie). Perché sur une falaise, le phare donne un point de vue à couper le souffle. On peut y voir toute la baie de Byron, et les plages sauvages. La nature faisant bien les choses, une table de picnic se trouve près du phare. On s’y asseoit, chips, rosé et Cuba Libre à l’appui, pour le meilleur apéro du monde. C’est en général à ce moment que l’on philosophe sur la vie, que l’on se rend compte de la chance inouïe que nous avons, et à quel point nous sommes heureux !

Le retour est difficile, très difficile. Les cahots à l’arrière du van n’ont pas fait bon ménage avec mon pauvre estomac. J’ai l’impression que le retour au backpack dure des années, et je sors du van complètement….. comment dire ? Complètement Jean-Louis L’ivresse, mon nouveau surnom. Note à moi-même : ne plus jamais mélanger drogue et alcool. Autant dire que je n’ai pratiquement aucun souvenir.

Le lendemain, départ pour Noosa ! Une ville où la population est beaucoup plus aisée, où les rues ressemblent à Saint Tropez (même si je ne connais pas Saint Trop le jour). Il fait donc bon de s’y promener, d’y prendre le petit déjeuner sur la terrasse d’un café (… 10$ le muffin-jus d’orange), et surtout d’y lézarder sur sa plage. Nous avons passé pratiquement tout notre temps sur l’étendue de sable chaud, face aux vagues sauvages. Pratiquement. En fin d’après-midi, Max nous emmène dans un endroit qui lui est familier, un ponton où il fait bon s’asseoir. Le ponton donne sur la rivière se jetant dans l’océan. On y voit des bateaux et les maisons du bord de l’eau. Pas de vagues, seulement l’eau calme et les canards. Un pur bonheur. J’ai encore envie de dire qu’il s’agit du meilleur apéro du monde, mais j’ai l’impression de me répéter. N’empêche, c’est vrai chaque fois. Tellement vrai que nous avons recommencé le soir suivant… et que nous sommes restés un jour de plus.

Il faut aussi dire que nous avons eu un problème avec le van. Une roue dégonflée que nous avions déjà remarquée sans nous inquiéter. Seulement le dernier soir (lundi), la roue était beaucoup trop dégonflée pour prendre la route. Et la nuit commençait à tomber. Sur le parking, pas de lumière. Heureusement, nous avions deux bougies dans le van, que nous avons allumées et posées sur le sol afin de remplacer la roue. Mais comme il nous manquait des outils, nous avons dû demander de l’aide. C’est donc à ce moment que nous avons vraiment testé la gentillesse et le dévouement des australiens. Un homme, puis un couple nous ont successivement porté secours. Ils se sont tous plié en quatre pour soulever le van et remplacer la roue. Le deuxième homme a même offert un bédo ! (il a dû reconnaître à qui il avait à faire…). La roue réparée, nous nous sommes posés dans le van, comme chaque soir, pour finir la soirée entre nous, au chaud, au son de la guitare à 100 000€ dont personne ne sait jouer.

Photo : le ponton

Mardi matin, il était grand temps de rentrer. Nous n’avions pas tellement le choix, surtout pour moi qui avait un rendez-vous de travail de groupe à 14H. Comme nous devions passer au garage, Max y est allé seul et nous sommes allés prendre un petit déjeuner pendant ce temps là. Pas de chance, le petit déjeuner était affreux. Nous avons ensuite pris la route en direction de Brisbane. Inutile de dire que je n’aurais jamais été à l’heure à mon rendez vous. Mais la chance étant de mon côté, lorsque j’étais en train d’envoyer un texto pour demander de décaler le rendez-vous plus tard dans l’après midi, une des deux filles avec qui je travaille sur le projet m’envoie un message pour annuler le rendez-vous. Ouf.


Photo : le coucher du soleil vu du ponton

2 commentaires:

  1. Un article très bien rédigé et qui faît rêver. C'est le prototype du road-trip sympa, bien mené et organisé. Je t'envie !

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  2. Tu as bien résumé ce si beau séjour ...
    Mais j'aurais préféré plus de détails de ta danse avec l'arbre !

    Que de bons souvenirs, c'est pas fini, viens nous voir quand tu veux, pour s'en faire d'autre...

    Plein de bisous & à bientot poulette !

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