mardi 21 juillet 2009

La première semaine est la plus difficile



Jour 20.

Pour faire court, on s’est réveillés 3 jours plus tard, le lundi, donc le jour 4 si tout le monde suit bien. Panique : il ne nous reste que peu de temps pour :

- acheter une carte Sim et prévenir nos familles que tout va bien

- ouvrir un compte en banque

- passer à mon université

- trouver un toit.

Croyez-moi, à ce moment là, vous avez vraiment l’impression que vous avez besoin d’au moins un mois pour faire ça, et vous envisagez la solution de dormir dehors. Dur. Heureusement, acheter une carte Sim et ouvrir un compte en banque a été relativement facile, quoique long (tout nous paraissait long dans un temps imparti aussi court)


Jour 4, 17H. Notre compte ouvert, on commence la chasse aux appartements, maisons, units et autres résidences. Etant donné qu’il se fait déjà tard (oui ici 17H ce n’est pas le milieu de l’après-midi comme nous, c’est déjà la nuit et l’heure à laquelle les stores des magasins se baissent lentement mais sûrement). On décide donc de tout faire par téléphone pour gagner du temps. Pour une fois, et ça mérite d’être mentionné, c’était une bonne idée. En effet, on a pu contacter plein d’annonceurs et savoir par la description que ce qu’ils proposaient ne convenait pas à un couple. Trêve de suspense, à la fin de ce 4ème jour, nous revenons brocouille.

La tension est à son comble, autant qu’à l’avant-dernier chapitre du tome 7 de Harry Potter : Aurélie & Valentin vont-ils trouver un toit avant vendredi matin ? Allez c’est marrant je vous le raconte en détails. Le jour 5, on a eu un coup de cœur pour une annonce d’une résidence universitaire. On se voyait déjà dans la piscine ou passer une soirée avec une dizaine d’autres étudiants. On est donc grimpés dans le premier bus pour aller voir cette pépite à 190$ la semaine. A première vue, tout correspond au magazine. Ouf. La piscine, le sauna, le hammam, les barbecues et le court de tennis sont la. Les étudiants et concurrents aussi. Oui la visite est ouverte à tout le monde, deux fois par jour. On a envie d’en voir plus, on entre donc dans les units. En fait, les chambres n’ont pas de fenêtres, et le prix à 190$ la semaine ne s’appliquait pas à ce moment là. C’était plutôt 235$ + 55$ si vous voulez vivre avec quelqu’un dans votre chambre, une chambre où il y a seulement la place pour le minimum vital : dormir (un lit), et étudier (un bureau). Oui c’est tout et n’imaginez pas un espace entre les deux digne d’une piste de danse. J’ai dit : un lit et un bureau.

Le meilleur est à venir. On redescend et on demande l’application à la reception. En fait, question logement, on n’avait pas tellement d’autres options et le temps commençait à manquer. Pour obtenir une chambre, on n’avait pas le choix de s’engager pour les huit prochains mois. Et il fallait payer 50$ par personne simplement pour les frais de dossier et le dépôt de notre candidature. Pour faire simple : on paye et on n’est même pas sûrs d’avoir l’appart, encore moins de vivre dans la même chambre. On remplit quand même l’application. En plein milieu, on relève la tête au même moment : ça ne va pas, on ne se sent définitivement pas chez nous. Comme dit Valentin : « depuis le début ça sent l’arnaque ». On abandonne, le cœur étonnamment léger.

Jour 6 : il y a définitivement une sagesse dans ce monde. Comme si Mère Intelligence nous récompensait de ce refus judicieux, le hasard nous offre, dès le lendemain matin, une annonce qui semblait faite pour nous. On n’attend pas pour appeler, on sait que tout part vite ici, les jeunes immigrés sont des vautours immobiliers. Heureusement, l’annonce postée quelques heures plus tôt est encore valable, et on demande à visiter le plus vite possible, en essayant d’amadouer la locataire principale en expliquant notre situation (« c’est urgent on doit avoir trouvé quelque chose avant demain soir, sinon on n’aura nulle part où dormir »). Pensant que la chance est avec nous, on ignore l’adage de ma mère et on ne cherche pas de sacro-saint « plan B ». Le soir, à 18H, on est pile poil à l’heure au rendez-vous. Bon d’accord, on était en avance. La locataire principale vient nous ouvrir, et rien que pour le hall d’entrée on aurait pu dire « oui » sans visiter l’appartement. Honnêtement, je ne vais pas vous décrire l’appartement, vous le découvrirez au fil des prochains articles car c’est un peu la toile de fond de mes aventures ici. Il est génial. Les colocataires aussi.

On dit oui tout de suite et on paye la moitié du « bond » pour qu’ils ne cherchent pas d’autres locataires. C’est à ce moment là qu’entrent deux autres visiteuses. Trop tard. En fait, à 5 minutes près, l’appart nous échappait.

... Ouf, vraiment, enfin.

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