Carnet de route no.3: Airlie Beach

Jours 42-43

« You’ll love it ! », qu’ils m’ont dit. Qui ? Peu importe, des étudiants, des potes, bref un peu toutes les personnes qui y ont déjà été. Notre voyage vers le supposé paradis commence speedissimo, lorsqu’à 13heures, jeudi 13 août 2009, je sors de mon cours de Globalization & Management, séchant 3 heures pour attraper l’avion. Pas de bol, le bus de 13H06 me passe sous le nez ; le chauffeur me faisant gentiment un signe disant qu’il a bien vu que je voulais monter dans le bus mais qu’il n’attendrait pas une seconde de plus. Chacal.

Le prochain bus est signalé une demi-heure plus tard. Je ne panique pas, ayant de la marge. Mais lorsque le bus 120 suivant arrive, avec dix bonnes minutes de retard et se met à prendre la route non express (bien qu’il fût écrit « 120 : City-Valley express » sur la devanture), là je panique. J’avais déjà fait la mauvaise expérience du City-Nathan en 1H05 montre en main avec ce bus. En l'occurrence, je n'avais pas 1H05 montre en main devant moi. Heureusement, les derniers arrêts se font sur la voie express et on gagne une demi-heure. Ouf. J’attrape un air train, Valentin m’attend à l’aéroport et nous a déja enregistré. C’est bon.

18H : Welcome to the Whitsunday Coast Airport ! Lorsque l’on voit les montagnes s’étendre au loin, les forêts tropicales berçant le paysage et que l’air chaud emplit nos narines, on se sent déjà très loin. C’est incroyable de se dire que quelques heures auparavant j’étais en cours et qu’à peine une heure plus tôt l’avion décollait de Brisbane !

Seulement, nous ne sommes pas les seuls en vacances, et c’est bien cela le problème. Airlie Beach et ses environs vivent entièrement grâce au tourisme.

On achète deux tickets pour le « shuttle bus » en demandant s’ils ont un prix « concession » (demi-tarif étudiant). Réponse : no, we don’t. On attrape à la volée les horaires pour le retour, et c’est là que l’on remarque un encadré « concession fares ». Première arnaque.

S’ensuivent ¾ d’heure confortablement installés dans le car sur la route paisible qui mène jusqu’à Airlie, entrecoupés seulement par les commentaires du chauffeur critiquant le trop grosse enseigne lumineuse de Hungry Jacks mais faisant de la pub pour tous les shopping centers.

19H. Arrivée au Backpack Magnums. « Best Backpackers in the world » disent les affiches. Quelqu’un a eu l’idée de rayer “best” et de le remplacer par “worst” au marqueur. Justice. La chambre double correspond exactement à son nom. Une chambre avec un lit double. C’est tout. Les toilettes et LA douche sont en commun avec les douze autres occupants du cabanon. Il n’y a même pas de savon à côté des lavabos des toilettes communes.

Valentin propose de s’évader. Brillante idée. On s’allonge sur la plage en regardant les étoiles, et on savoure. Nous rentrons quand nous commençons à être fatigués, en écoutant du Bob Marley pour finir la soirée.

Le lendemain matin fût le temps des mauvaises décisions. Lorsque nous rendons les clés, on nous donne en échange des tickets « petit dej ». On se dirige donc vers la cuisine d’extérieur pour récupérer notre omelette & bacon, mais lorsqu’on nous demande de payer 6$, on règle avec notre grimace et on va voir ailleurs. Mauvais choix no.1. Dans la rue (l’unique rue d’Airlie Beach), nous apercevons seulement un mcdo et nous y entrons. Mauvais choix no.2. Je ne commande pas le petit dèj le moins cher (6$), mauvais choix no.3. Avec un thé. Mauvais choix no.4.
En sortant prendre notre petit déjeuner au soleil, je vois non seulement que le petit dèj de Val était moins cher mais qu’en plus sous sommes à côté d’un café où nous avions 10% de réduction.

Bon, on dit qu’on oublie tout ça. On s’allonge sur la plage de sable brûlant devant une mer d’azur. Magnifique ! Au bout de quelques heures, nous nous rendons à la boutique de tatouage pour nous occuper. Après avoir lu le tableau des horaires, nous avons de la chance d’y être allés à un moment où elle était ouverte. Le tableau des horaires était plus exactement un mot sur la porte, expliquant que parfois le salon ouvrait à 9H, parfois à 9H30, et certains jours à 11H. Il fermait la plupart du temps vers 17H, parfois plus tôt mais aussi pouvait rester ouvert jusqu’à 23H selon les jours. Certains jours, le magasin restait fermé toute l’après midi ou toute la journée. Pas d’explication du pourquoi ni du comment, on en a déduit que les horaires tenaient simplement du bon vouloir des propriétaires et de la longueur de la grasse matinée. En tous cas, on a bien rigolé pendant 5 minutes.
On y entre, et le temps de récolter quelques infos et de tomber amoureux de quelques modèles, il est déjà l’heure de s’enregistrer pour le bateau.

Attention, minute de calcul.

La croisière de 3 jours 3 nuits coute 559$ selon le magazine. Seulement voila : ajoutez 50$ par personne de taxes (« parce que vous allez entrer dans des parcs nationaux »). Plus 4$ de sacs environnementaux : « les sacs à fermeture éclair sont interdit sur le voilier à cause des œufs d’insectes qui peuvent s’y placer ». 2^e arnaque. Je n’ai jamais entendu une excuse aussi stupide. Le personnel n’a même pas su cacher sa honte lorsque je leur ai fait remarquer. Du coup, nous devons aussi stocker nos sacs chez Peter Pans. 5$. « C’est pas gratuit ? ». Réponse : « non, nous disons que c’est gratuit car avec Peter Pans vous pouvez avoir plein de réductions donc ça compense mais c’est quand même 5$. » 3^e arnaque. Nous nous dirigeons vers le bateau en pensant que la saga des escrocs est terminée, mais il faut encore payer 20$ par personne sous prétexte qu’ils nous prêtent des combinaisons spéciales pour aller dans l’eau, rendues obligatoires par la loi (c’est faux). 4^e arnaque.

Bon, on dit qu’on oublie tout ça. Direction la marina pour embarquer sur le voilier ! On nous avait dit que l’on serait en pension complète, mais en fait les boissons aux repas ne sont pas comprises (même l’eau), et le premier dîner sur le bateau n’est pas inclus dans le prix non plus. Arnaque no. Je ne sais pas combien. Bon, on dit qu’on oublie.

On franchit les marches du voilier et on passe effectivement à autre chose.