samedi 1 août 2009

L'art de faire la bise dans le monde



Jour 30.

Pourtant, ce n’était pas la première fois. Je me suis encore fait avoir. Nous français, nous avons l’habitude de se faire la bise pour dire bonjour, même aux personnes que nous connaissons à peine ou que nous rencontrons pour la première fois si elles nous sont présentées par des amis. Seuls quelques rares pays ont cette douce manie, l’Australie n’en fait pas partie. Vouloir faire la bise ici, c’est choquer. Je me suis encore fait avoir, pourtant ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait.

Les personnes que j’ai commencé à rencontrer ici ne sont pas tous australiens. Tenez par exemple, hier lors d’un barbecue chez moi, on comptait parmi les rangs un turc, un iranien, un indien et deux allemands, en plus des français. Nous avons tous remarqué cette petite gêne : « que faire pour dire bonjour ? », nous avons donc décidé de faire un tour de table de l’art de dire bonjour dans leurs pays.

Dans leurs pays (et à mon avis dans tous les pays du monde), on ne fait la bise qu’aux personnes qui nous sont très chères, et parfois seulement lors d’occasions très spéciales. Par contre, j’imagine qu’il s’agit d’un vrai bisou, bouche contre joue et non pas comme notre bise, où l’on se contente de coller joue contre joue et d’imiter le bruit du « smack », deux fois pour les parisiens en partant de la gauche, autant en partant de la droite pour les régions du sud (appuyé sur notre souvenir de Guillemette), et souvent trois baisers dans ces même régions, ne me demandez pas quel est le premier côté

Apparemment, les allemands aussi font la bise, mais cela dépend des régions. Par exemple, lorsque je suis allée à Gelsenkirchen, dans le nord ouest de l’Allemagne, j’avais choqué tout le monde en faisant la bise à ma meilleure amie et en voulant faire la bise à nos correspondants, filles et garçons.

Le prix de l’originalité revient à… l’Inde. Pour les personnes très proches, le baiser est assez technique. Il faut faire le bruit du smack sans toucher la joue, trois fois de suite sur la même joue, puis changer de joue et recommencer, ensuite revenir sur la première joue pour faire un cycle de trois fois trois bisous, et recommencer ce cycle trois fois. Enfin je ne suis pas sûre de me souvenir exactement du processus, par contre tout le monde retient la superstition autour du chiffre trois.

Ce fût également l’occasion d’étaler ma science du bisou Inuit, qui consiste à se frotter le nez l’un contre l’autre. Apparemment c’est une tactique pour prévenir les risques de gel, l’enjeu étant de se savoir si nos capteurs sensoriels sont toujours en éveil au moment du frottement de nez. Tout un art !

Comme je voulais en savoir plus, j’ai demandé à mon grand ami Wikipédia. Apparemment, en Belgique francophone, on ne fait qu’une bise et au Luxembourg trois. En Serbie, le nombre de bises doit absolument être impair, sauf dans les tristes occasions.

Le grand Wiki nous apprend même que le baiser date du temps de Jesus Christ, qui embrassa ses disciples lors de son dernier repas, pour leur dire au revoir mais également en signe de courage pour l’avenir.

Côté science, lors d’un baiser, amoureux cette fois-ci, les deux individus en question échangent 40 000 parasites, 250 types de bactéries, 9mg d’eau et dépensent 4 calories par minute. La fréquence cardiaque peut même doubler. Faire la bise utilise 12 muscles faciaux alors qu’un baiser amoureux en sollicite 34.

Bisous !

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