Discrimination

Photo : Juan et Ronnie, mes deux nouveaux colocs

Jour 66.

Mon petit coup de gueule du jour, moi qui viens du pays des Droits de l’Homme, et surtout du politiquement correct. Ce matin je me suis glissée dans la peau d’une brésilienne, maillot national à l’appui, pour aller regarder Brésil – Argentine dans un bar avec Juan, mon nouveau coloc, et des amis à lui. Fondue dans la masse de jaune et vert, impossible de deviner que j’étais française.

Cela m’a frappé au Pig 'n Whistle, un pub en plein milieu de Queen Street, lorsque l’on a demandé s’ils diffusaient le match. « No Brazilians here », nous a-t-on répondu. C’est la première fois que je me sens rejetée pour une question de nationalité, si l’on ne compte pas la fois où quelqu’un a essayé de me tuer dans le RER simplement parce que j’étais blanche. M’enfin passons, il y a des cons partout.

Le fait qu’un peuple ne soit pas accepté dans un bar m’a rappelé toutes les annonces immobilières dans lesquelles on peut lire « no Koreans », « no Brazilians », et les fermes de fruit picking qui annoncent d’entrée qu’ils ne prennent pas les asiatiques, ou au contraire, qu’ils n’embauchent que des asiats.

Je n’ose pas imaginer ça en France. Même si, chez nous aussi, il y a de la discrimination partout, au moins les gens essaient de le masquer.